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LA BRANDE

ARRIÈRE-PAYS DES INSENSÉ·E·S

« De l’homme à l’homme vrai, le chemin passe par l’homme fou. »  

Michel Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique

 

Une quinzaine d’années après la Seconde Guerre Mondiale, période pendant laquelle des dizaines de milliers de fous, de folles, meurent de faim et de froid dans des asiles ou sont exterminé·e·s sous le régime nazi, un groupe de psychiatres se revendiquant du mouvement de la "psychothérapie institutionnelle" se réunit. Iels sont toustes médecins-chef·fe·s dans des établissements psychiatriques. Iels constituent un groupe de recherche, groupe militant, groupe de copain·e·s après la Libération, en réaction au système asilaire en place mais, contrairement au mouvement de l’antipsychiatrie, iels ne veulent pas supprimer mais soigner une institution malade, visant à bouleverser la considération et l’approche de la folie, et tentant de penser une humanisation du fonctionnement des établissements psychiatriques, collectivement.


Le spectacle mis sous cette condition, nous entrons dans un lieu imaginaire, mais largement inspiré des lieux emblématiques d’agissement de ces psychiatres où se réinventent les relations entre les soignant·e·s et les soigné·e·s, à quelques mois de la fameuse kermesse estivale qui a lieu tous les ans, où se jouera la pièce de théâtre qu’iels sont en train de monter : Comme il vous plaira, de Shakespeare. Nous sommes en 1963, plongé·e·s dans le quotidien des habitant·e·s de cet endroit qui s’affairent et se préparent, aussi joyeux·ses qu’inquiet·e·s, à accueillir le monde extérieur dans ce sous-bois des insensé·e·s, cette brande aux arbres renversés. Nous sommes quelques mois avant cet événement saisonnier mais la temporalité n’est pas la même pour chacun·e, comme dirait Orlando à Rosalinde : « Il n’y a pas d’horloge dans la forêt ». On perd la notion du temps, on s'égare dans cet asile, dans le sens de lieu d’accueil, d’hospitalité, comme dans une forêt dont on ne sait où elle commence ni où elle finit, à travers des chemins qui ne mènent nulle part. Les acteurices passent tout au long de l’histoire de psychiatres à moniteurices à soigné·e·s et les scènes de vie quotidienne se confondent peu à peu en scène shakespearienne, ou le contraire. Le réel est brouillé, la souffrance indicible, le désir indestructible. Il y a celleux qui débarquent, celleux qui reviennent, et les autres qui sont là depuis une éternité, et dans cette communauté humaine vivable, le monde tente de se reconstruire tous les jours, au jour le jour, à la nuit la nuit.


«  Je rêvais, disais-je, d’un autre monde. Mais je le voulais de chair et de temps comme le nôtre, et tel qu’on puisse y vivre, y changer d’âge, y mourir.   »

Yves Bonnefoy, L’arrière-pays.

Dans la presse: 

 

 “C’est diablement joué et souvent magnifiquement vertigineux.”  

Jean-pierre Thibaudat, Mediapart 

“Avec La Brande Alice Vannier  ne place personne devant la folie, mais fait entrer dans les têtes le goût même de cette folie par des processus subtils de décalages et de contaminations. Le summum étant qu’on ne voit rien venir.” 

Joëlle Gayot, Le Monde

"La proposition touche par le flou parfaitement maîtrisé dans laquelle elle plonge le spectateur qui se délecte ainsi de se laisser glisser aux frontières de la raison." 

Fanny Imbert, Sceneweb

“Au Théâtre de la Cité internationale, Alice Vannier et Marie Menechi s’emparent de l’histoire flamboyante de la clinique de la Borde, fleuron de la thérapie institutionnelle, toujours en activité, pour en faire du pur théâtre aux allures d’un songe d’une nuit, non pas d’été, mais de printemps.” 

Amélie Blaustein-Niddam, Cult News

Au fur et à mesure, on comprend pourquoi son titre, La Brande. Ce mot qui désigne la bruyère mais aussi la formation végétale qui constitue le sous-bois, que Lacan aurait pu nommer le « sous-moi ». C’est également un verbe qui, en vieux français, voulait dire «flamboyer ». C’est ce que fait le spectacle.” 

Marie-Céline Nivière, L'Oeil d'Olivier

"Ne pas différencier les soignants des soignés, le principe est appliqué aux six interprètes qui sont tout à tour l'un et l'autre, dans un formidable esprit de troupe. Embarqué dans cette mise en scène, le public oublie le statut de chacun, comme nous sommes tous névrosés, la notion de normalité s'efface.”

Thierry Fiorile, France Info

Écriture collective

Mise en scène Alice Vannier

Collaboration artistique et dramaturgie Marie Menechi

Avec Anna Bouguereau, Margaux Grilleau, Adrien Guiraud, Hector Manuel en alternance avec Simon Terrenoire, Sacha Ribeiro et Judith Zins

Scénographie Lucie Auclair

Conception lumière Clément Soumy

Conception son Robert Benz

Régie son  Nicolas Hadot

Costumes Léa Emonet

 

Durée  2h30

Production Compagnie Courir à la Catastrophe

Coproductions Théâtre du Point du Jour Lyon, La Comédie de Saint-Étienne – Centre Dramatique National, le Théâtre de la Cité internationale – Paris
Avec le soutien de l’Onda – Office national de diffusion artistique

​La Brande a été créé le 7 novembre 2022 au Théâtre du Point du Jour à Lyon.

Photos Luc Jacquin

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